No ©opyright  
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C’est en déménageant les caves d’un ancien local universitaire, situé au 18 bis rue de la Sorbonne que nous avons sorti, d’un vrac d’archives, un mince dossier à la couverture ocre sobrement intitulé « Les murs de la Sorbonne, relevé des inscriptions, mai-juin 68 ». À l’intérieur, une centaine de feuilles volantes — de pâles copies carbones sur papier pelure. Renseignements pris, c’était l’œuvre de quatre technicien(ne)s — Michel Askevis, Annie Dequeker, Michèle Pagès et Marie-Thérèse Singh — et d’une secrétaire-dactylo — Dany Lauvergeon —, tous employés à l’époque par un laboratoire de psychologie sociale associé au CNRS. Tous grévistes, ils s’étaient coordonné — sans s’embarrasser de la tutelle d’aucun chercheur attitré — pour transcrire l’ensemble des graffiti fleurissant dans la « Commune libre » de la Sorbonne, à l’exclusion des affiches, tracts et divers papillons imprimés, supposant une infrastructure militante préexistante. Leur relevé méthodique, entamé dix jours après l’occupation des lieux, se poursuivit bien après l’évacuation des derniers occupants par la police, le dimanche 16 juin. Au passage, ils prirent aussi en compte les très nombreuses inscriptions de l’annexe Censier, dernier bastion du mouvement repris par les forces de l’ordre. Aujourd’hui, ce tapuscrit égaré est un livre que l’on voudrait sans autre commentaire qu’un hommage à la modestie enthousiaste de ses copistes d’alors. Quant aux graffitistes eux-mêmes, leurs mains inconnues mais illustres se reconnaîtront sûrement dans ce paraphe lapidaire : No ©opyright.
Recueil établi et préfacé par Yves Pagès.
D'autres agitations visuelles & textuelles du printemps 68 sur le site archyves.net.

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DU MÊME AUTEUR
AUX ÉDITIONS VERTICALES


Sorbonne 68 Graffiti