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Guy Hocquenghem (1946-1988) est une figure intellectuelle marquante de l’après-68, qu’une mort prématurée a longtemps maintenu dans un certain purgatoire. En 1971, il rompt avec le gauchisme trotsko-maoiste en participant à l’effervescence du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire dont il sera une des plumes les plus enragées. Son essai fondateur, Le Désir Homosexuel (1972) est aujourd’hui redécouvert par les études gays lesbiennes et queer. Journaliste de combat à Tout ! ou Actuel , puis chroniqueur-reporter à Libération et Gai pied , il n’a cessé de fuir les chemins balisés de son époque. Pamphlétaire voltairien, il a dénoncé le racisme français dans La beauté du métis (1979), puis l’abandon des utopies par la gauche mitterrandienne dans sa Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary (1986, réédité avec succès par Agone en 2003). Délaissant sa plume de franc-tireur, il entame une œuvre romanesque chez Albin Michel, dont un titre fut en lice pour le prix Goncourt. Après avoir découvert sa séropositivité en 1985, il passe les deux dernières années de sa vie à parachever des fictions – Ève et Les voyages et aventures extraordinaires du Frère Angelo – et une autobiographie inachevée, L’amphithéâtre des morts (« Digraphe », Gallimard 1994). Il meurt du sida en 1988 à 41 ans.
Guy Hocquenghem (1946-1988) is a striking intellectual figure of the post-68 years whose premature death for a long while relegated him to a kind of purgatory. His founding essay, Le Désir Homosexuel (1972), has recently been rediscovered. A writer of biting satire in the vein of Voltaire, he denounced French racism in La beauté du métis and the Mitterrandian Left’s abandon of utopias in Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary. Diagnosed seropositive in 1986, he spent the last two years of his life perfecting his works of fiction.
© Jean-Pierre Rey
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