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Florence Cestac |
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Ce livre est né d’une idée simple que son titre résume fidèlement. Chacun a, dans sa petite enfance ou déjà adolescent, été vexé, en entendant ses parents vous lancer au visage un bon mot désobligeant, une remarque malheureuse, un conseil déplacé, une vilenie désarmante, une allusion salace, un compliment douteux, une sentence mortifiante, une prophétie de malheur, un lapsus homicide, bref une réflexion bête et méchante. Autant de petites phrases apparemment anodines, mais durablement assassines. De celles qui remontent en surface vingt ans plus tard font encore mal, au ventre ou ailleurs.
C’est donc à partir d’un matériau véridique que Florence Cestac a donné libre cours à son imagination graphique. Pour mener à bien le projet, sa complice et amie, Véronique Ozanne, s’est chargée de glaner dans ses souvenirs, de collecter ici ou là et de transcrire le plus fidèlement possible les propos d’origines. D’où ce florilège de «brèves de mémoire» qui ont la violence hypocrite, la naïveté crue ou l’invraisemblance désarmante du vécu à l’état brut. Chacun s’y reconnaîtra à sa manière, ex-enfants ou déjà-parents.
S’inspirant de bribes de dialogues qui claquent comme des gifles, Florence Cestac a su rendre le tragi-comique de ces scènes de la vie de famille. Au fil des pages, on y retrouve les personnages tout en rondeur et «gros nez» qui font sa désormais célèbre marque de fabrique. Un trait jamais trash, qui use d’une apparente douceur pour rendre la violence du huis clos œdipien. Soixante-dix dessins qui en disent long sur nos petits traumatismes d’enfance ou d’adolescence, qui les stylise, les exagère, les exorcise par l’humour. Un exercice de grand style et de tendre dérision.
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