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Éric Nonn |
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C’est une rencontre, une rencontre avec un mathématicien indien génial, hors du commun. Connu de quelques-uns de ses pairs en Occident, il est un héros populaire en Inde, en Inde du Sud. Un génie mais un homme de simplicité, d’amitié, d’amour et de sensibilité. Un autodidacte invité par les plus grands mathématiciens de son temps à Cambridge. Un Indien, un brahmane qui vécut pourtant dans une liberté totale de conscience et de pensée. Paradoxes ?
Ramanujan ou la beauté de l’intelligence. Ramanujan en qui les mathématiques s’incarnent, prennent vie, prennent chair ; elles parlent, elles racontent, elles s’éclairent, elles séduisent. Ramanujan comme un éclair de lumière, une grâce dans cette tourmente du début du siècle. Un vie fulgurante, habitée par l’urgence de dire toutes les mathématiques qui débordent en lui, l’urgence de finir, avant de se laisser emporter par la mort, sa démonstration la plus géniale, encore jamais prouvée aujourd’hui, la “ fausse ” Fonction Thêta… Encore un paradoxe ?
Peut-être, et c’est tout simplement que dans cette histoire les mathématiques se chargent d’émotion et deviennent poésie.
Ramanujan (1887-1920)
Mathématicien indien.
Et on rajoute, d’Inde du Sud, du sud de Madras.
Au temps de Gandhi, on peut rajouter au temps des débuts de Gandhi, au siècle précédent.
Et cela s’ajoute encore, Ramanujan, mathématicien de génie, autodidacte ou presque, sans diplômes, sans études, sans collège.
Eventuellement, on parle aussi des grands nombres, des mathématiques pures, inutiles, soi-disant inutiles.
Ramanujan… et il ira à Cambridge, quelques années, des années de guerre, première, mondiale, avant de revenir mourir à Madras.
Ramanujan.
Ramanoudjane, en son tamoul, indien.
Ramanujan. Pourquoi ?
Un pourquoi d’étonnement, Et la question est répétitive.
— Parce qu’il permet de croire en l’homme…
C’est curieux, on n’ose à peine dire ces choses-là, et encore moins les écrire aujourd’hui.
Démodé, cela fait terriblement démodé.
Et pourtant ?
Il faut peut-être le dire autrement ?
— Parce qu’il permet de résister à toutes les véroles, ces véroles du monde, violentes, archaïques, régressives.
C’est mieux comme cela, plus mode, plus épidémique.
Ramanujan. Inde du Sud. 1999
Ce livre a été écrit en 1999.
Et ce n’est pas une biographie.
Une approche, un échange, à un siècle de distance.
Ramanujan, et ce n’est pas seulement les mathématiques.
Pas seulement.
Il n’y a pas que cela. Ce serait trop simple. Trop mathématique.
Il faudrait écrire autre chose, vraisemblablement, quelque chose de plus cathodique, qui pourrait faire du cathodique.
— Ramanujan est mort jeune…
On devrait peut-être parler de ça, de la relation entre le génie et un destin tragique, ces destins tragiques d’avant la pénicilline, les antibiotiques, les vaccins.
Et aussi de ces mêmes véroles, de ces mêmes épidémies qui existaient déjà du temps de Ramanujan.
Ah ! C’est aussi un livre d’ornithologie. Il parle des oiseaux, de ceux de Bombay et de Madras.
Il y a aussi un mariage arrangé avec une adolescente de treize ans, et une vraie histoire d’amour, indienne, peut-être, si l’on veut…
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