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Michel Luneau |
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Imaginez. Assis dans le TGV Atlantique depuis deux heures, vous éprouvez le besoin de vous dégourdir les jambes et de boire un café filtre.
Pour accéder à la voiture-bar, il vous faut, vite, très vite, passer par le wagon fumeurs. Et là, sur votre gauche, à la dernière place isolée, somnole un homme jeune qui ressemble à s’y méprendre au fils que vous avez perdu et dont le deuil est si difficile à faire.
Impossible d’inventer pareille ressemblance, c’est lui, trait pour trait.
Le choc sera terrible.
En sortant du train, vous êtes à quelques mètres et auriez pu lui parler sans cette malencontreuse bousculade…
Dès lors, jour et nuit vous serez sur sa trace, multiplierez signes et stratagèmes et n’aurez de cesse de le retrouver.
Mais, en fin de compte, retrouver qui ?
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