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Bertrand Leclair |
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Cet essai ne prend pas pour cible l'internet ou les cédéroms, mais l'idéologie qui les précède et que l'on retrouve, amplifiée jusqu'à la caricature, dans les théories fallacieuses du mouvement new-age. Se répandant partout à la vitesse d'un gaz anesthésiant, cette idéologie joue du désarroi contemporain pour en finir avec les notions d'individu ou de libre arbitre. Elle nous promet le paradis technologique, prétendant réduire la langue à une pure fonction de communication et la littérature à un simple loisir culturel. Dès lors, ce n'est pas le livre en tant qu'objet qui est vulnérable, mais le commun des hommes, incité par l'industrie de la consolation à errer sans fin de site en site. Il s'agirait en somme de se résoudre à une procession interactive, alors que tombe la grande nuit d'un sentiment d'inculture exacerbé par l'incessant renouvellement des leurres. |
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