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Alain Nadaud |
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Nous sommes au dix-septième siècle. Sommé de répondre aux avances d'une dame de la Cour, le narrateur se voit contraint de lui avouer qu'il n'est pas libre de ses sentiments, que depuis l'enfance son désir s'est porté vers un être énigmatique, dont il n'est nullement assuré d'être aimé en retour... Passion, jalousie, trahison, dépit des promesses non tenues, retrouvailles tumultueuses constituent le lot de cette relation, sans qu'il soit jamais certain que l'être aimé puisse être une femme. Qui d'autre alors ? Chaque phrase étant à double sens, on devinera peu à peu que cet amour est adressé à la figure métaphorique de l'écriture. Un désir dès lors forcément inassouvi, sans cesse déçu, et pour finir mortifère, car tout entier tendu vers ce qui serait le "corps" même, par définition insaisissable, de la lettre... Avec en toile de fond le Paris insurgé de la Fronde et dans une langue qui est par excellence celle des passions abstraites, il est enfin donné forme à ce qui, depuis que la littérature existe, demeure l'obsession d'innombrables écrivains. |
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