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«Intenable», la narratrice de ce roman l’est. Elle court sans cesse, de jouissance en jouissance, du corps de ses amants aux tables de leurs festins. À bout de souffle, elle court, d’un opéra à l’autre, d’Italie en Allemagne, d’Allemagne en Italie.
Ivre de vivre. Ivre de musique et de mots, dévoreuse d’amour et de sexe, elle parcourt la vie comme ces héroïnes lyriques, éperdues de passion et de désir, dans la fureur de tragédies érotiques et la terreur du temps qui dit la mort. |
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Intenable est un texte fragmenté, né au gré de la pensée, des sentiments et des jouissances, un texte du chaos soumis aux fièvres amoureuses, sensuelles et sexuelles, un texte oscillant au rythme des inversions du sujet, des errances, des ruptures, des empoignades et des caresses ; un texte puissant, excessif, tourbillonnant, pulsé, une écriture luxuriante traversée d’une profusion de personnages et portée par une exubérance de mots et de paroles.
Un texte charnel habité par une passion dévorante pour l’amour comme pour l’opéra. Parler de ce livre, c’est dire la démesure, la fougue, le déchaînement, la passion mais tenter de le résumer devient vite une véritable gageure. Comment résumer une semblable déferlante de vie, un tel flot qui nous emporte dans son tourbillon ? Les premiers mots du livre disent l’orage, le foutre, la foudre, les éruptions volcaniques, le rougeoiement de la canicule romaine, et déjà tout se met en place : la perdition dans le corps de l’autre, la crudité de la sexualité, la jouissance amoureuse au rythme de l’opéra et d’orgies de nourriture et de vin. Tout dans l’excès. Dans la passion. Dans la démesure.
Emportées par ce tourbillon de vie, les amants «dérivent», une errance dans la géographie des corps tantôt immergés, brûlés de soleil méditerranéen, tantôt ombrés par la noirceur des forêts allemandes ; une dérive labyrinthique au cœur des mythes fondateurs.
Errer, rêver, errer dans ce rêve impossible d’une androgynie possible, de la fusion des sexes, de cette fusion désirante dans le corps de l’autre pour atteindre un amour absolu.
Mais la réalité ne cesse de rappeler la séparation, l’impossible confusion, l’affrontement des corps, la guerre des sexes : l’homme insaisissable, la femme rejetée et l’homosexualité masculine comme une illustration de cet impossible. |
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