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Groupe d'information sur les prisons |
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Présenté par Philippe Artières |
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Au début de l’année 1971, quelques intellectuels dont Michel Foucault, Daniel Defert, Jean-Marie Domenach, Pierre Vidal-Naquet, Gilles Deleuze fondent le Groupe d’Information sur les Prisons (GIP) pour s’attaquer aux « barreaux du silence ». Autrement dit à ces « régions cachées de notre système social » où vivent alors 20 000 détenus de droit commun. Deux années durant, le GIP a su rassembler des magistrats, des avocats, des journalistes, des médecins, travailleurs sociaux, détenus, ex-détenus, familles de détenus autour d’une volonté commune de pratiquer une « intolérance active » contre l’intolérable : l’univers carcéral.
Avant de se dissoudre en 1973, cinq brochures auront paru, fruit d’un travail d’enquête militante qui rompt avec la rhétorique révolutionnaire de l’époque en s’en tenant à cette position de départ : restituer la parole brute des prisonniers sans la filtrer, la déformer ni la monopoliser en tant que porte-parole.
Les documents que nous rééditons (réponses à des questionnaires, fragments de correspondances, cahiers de revendications…) racontent cette aventure collective au jour le jour. Si ces textes hétérogènes et anonymes sont bouleversants, sidérants, inouïs, c’est qu’on y voit des invisibles, hommes et femmes, sortir de l’ombre et s’inventer comme une force politique.
En mai 2013 parai aux éditions du Point du jour [Cherbourg] un livre de photos, La révolte de la prison de Nancy [15 janvier 1972]. Les infos sur le site du Point du Jour. |
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