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Pierre Senges |
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Eschyle, Cary Grant, le golem, les huîtres, un vizir des Mille et Une Nuits et Sergueï Eisenstein ont au moins un point commun : le silence. Plus précisément, ce point commun s’appelle Pavel Pletika, né en 1881 dans la Russie d’Alexandre III et mort quatre-vingts ans plus tard dans l’URSS de Nikita Khrouchtchev. Au terme des années vingt, connu pour ses conférences trop bavardes et décousues, il s’isole pour se consacrer à l’écriture d’une vaste Encyclopédie du silence. Il lui faut une trentaine d’années pour en venir à bout, après quoi Pletika prend soin de la dissimuler. Son goût pour l’effacement s’ajoutant à son amour du jeu, il laisse derrière lui une œuvre à décrypter. Pierre Senges a reproduit de larges extraits de cet abécédaire récemment mis au jour. Le lecteur y trouvera de quoi combler les silences de ce destin parsemé d’énigmes. |
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