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Anne Luthaud |
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« Non, tu ne montes pas en haut d’une grue pour jeter le rouleau à la mer, non, tu ne le mets pas dans une bouteille, tu ne disperses pas les lettres au vent pour qu’un homme les trouve et tombe amoureux de toi, non, tu attaches le rouleau avec un filin et tu le donnes à un vieil homme que tu as repéré, toujours assis au même endroit, près d’un bateau en réfection. L’homme lit les lettres, les donne à son fils, qui les donne à sa femme, qui les donne à sa sœur, qui laisse le rouleau sur une table basse. Oui, elle a un jeune chien – il déchire le rouleau, le met en pièces, l’éparpille, elle se fâche, jette les bouts de papier sans les regarder. »
Conçu comme un jeu guerrier, Blanc est un jeu de rôles entre deux amants, dans lequel la parole est une arme de destruction individuelle. Une femme impose un scénario à son interlocuteur qui poursuit la fiction devenant nouvelle intrigue... Une joute oratoire, de défi en défi, déroule comme par procuration l’état de leurs propres rapports de force, de couple. Jusqu’en fin de partie.
«Ça commence dans une pièce blanche et vide. Deux amants inventent un jeu, à tour de rôle, ils se racontent une histoire à deux voix aux allures de cadavre exquis. […] Ce qui frappe d’emblée dans l’écriture, c’est un goût de l’arbitraire, une décontraction du ton, volontiers autoritaire qui rappelle au lecteur que tout est permis dans un roman.»
Le Monde des Livres, Aurélie Djian, 24/11/06
«Joutes oratoires de panache et de désir. La langue, les mots, avec avidité.»
Le Nouvel Obs, Patrice Delbourg, 19/10/06
Et aussi, L'Humanité, 14 déc 2006, Alain Nicolas.
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